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Sous le patronage de la Commission Nationale Française pour l'UNESCO, la Ville de Honfleur en partenariat avec la Résidence de Recherche pour le Bien Commun a accueilli du 8 au 22 mars 2025 trois chercheurs dans le bâtiment historique de la Lieutenance, sur le port.
La Lieutenance a été spécialement rénovée par la ville pour accueillir des résidences. Elle dispose de trois chambres aménagées, d'un espace de vie et de trois salles de travail.
Les trois chercheurs ont été sélectionnés par le conseil scientifique de la Résidence de Recherche après un appel à candidature, parmi 15 candidats venant d'Algérie, du Maroc, du Cameroun, du Vietnam, du Brésil et du Canada...
La Résidence de Recherche a été inaugurée officiellement le 10 mars 2025 par le secrétaire général de la Commission Nationale Française pour l'UNESCO M. Alexandre Navarro, et par le maire de Honfleur M. Michel Lamarre.
« La commission nationale française pour l’Unesco est très fière de s’associer à la Résidence de Recherche pour le Bien Commun. Ce projet répond aux enjeux majeurs de l’Unesco, à travers la promotion de la recherche en lien avec les objectifs de développement durable de l’ONU. » confiait M. Navarro.
Les chercheurs ont travaillé pendant deux semaines sur leurs projets de publications au service du Bien Commun, qui seront soumises à des revues scientifiques internationales.
Leurs sujets :
Économie de la pêche et préservation des stocks
Outils numériques au service de la qualité de vie
Droits de l'Homme et patrimoine culturel
Ils sont allés à la rencontre de 50 élèves de primaire et du collège de Honfleur pour expliquer leur métier et les enjeux de la pêche, de la santé et des droits de l'Homme.
Les élèves se sont montrés très intéressés et concernés ! Peut-être de futures vocations scientifiques ?
La Résidence a marqué la fin de son séjour par une table ronde de clôture. Cet événement, tenu en présence de plus de cinquante participants, dont des habitants de Honfleur et des environs, des acteurs du territoire et journalistes, a offert une opportunité rare de dialogue entre la recherche académique et la société civile.
« La rencontre de ces chercheurs aux personnalités passionnantes et aux sujets de recherche en lien avec le territoire est une très belle opportunité pour les Honfleurais.» s'est réjouit Mme Fleury, maire adjointe aux finances de Honfleur.
Monsieur Nicolas Benguigui, professeur à l’Université de Caen, présent à l’événement, a souligné l’importance de cette initiative en ces termes :
« Le dialogue avec la société et la communication grand public est un vrai enjeu pour les chercheurs. Cette Résidence est très nécessaire car elle nous pousse à nous interroger sur le sens de nos recherches, ainsi que sur l'importance de les rendre accessibles au grand public.»
Les chercheurs ont évoqué les bénéfices de cette Résidence sur leur travail :
« Dans nos responsabilités universitaires d'enseignants, il est difficile de trouver du temps pour la recherche. Cette résidence nous a permis de prendre véritablement le temps de réfléchir, de créer et de rédiger. Je ne m'y attendais pas mais ce séjour m'a permis de réfléchir à l'orientation que je voulais donner à mes travaux, et même à une réorientation vers un travail encore plus ajusté aux enjeux de notre société. J'ai réalisé l'importance de prendre le temps de donner du sens à ma recherche pour prendre les bonnes directions : celles qui contribuent à un monde plus humain et plus durable pour tous, en particularité pour les personnes les plus vulnérables.» Simone Burin-Chu.
La Residence de Recherche pour le Bien Commun remercie infiniment la Lieutenance, la ville de Honfleur et la Commission Nationale Française pour l'UNESCO pour leur accueil et leur soutien !
Nationalité brésilienne
Docteure en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, enseignante-chercheuse
Sujet de recherche : Les outils numériques d’activité physique au service de la qualité de vie des plus vulnérables
Montres connectées pour personnes en surpoids, réalité virtuelle pour la rééducation d’enfants paralysés, jeux vidéo d'exercice physique pour personnes âgées qui améliorent les capacités cognitives et la forme physique... Mme Burin-Chu mène une recherche pour faire l'inventaire des innovations au service de l'activité physique et en évaluer l'efficacité.
Selon Mme Burin-Chu, de la même façon que le gouvernement évalue le médicament, la recherche scientifique doit être mobilisée pour vérifier l’efficacité des outils numériques au service de l’activité physique : à la fois pour pouvoir prescrire des outils fiables mais également pour orienter les concepteurs de technologies.
Nationalité française
Docteur en économie des ressources, maître de conférences
Sujet de recherche : Gestion des ressources de poissons comme « bien commun ». Cas concret du bar de ligne de Normandie !
La gestion des stocks de poisson a des conséquences environnementales, économiques, sociales. Des modèles de régulation ont fait leur preuve, que ce soit par l'action de l'Europe, de l'état ou d'une auto-régulation, par exemple en Bretagne. Bruno Drouot étudie le cas du bar de ligne de Normandie et cherche à comprendre pourquoi il a disparu de nos côtes et comment préserver la filière.
Bruno Drouot a conclu sa restitution par un appel à la responsabilité de chaque acteur concerné par le secteur de la pêche :
le consommateur par des choix de consommation durables,
le pêcheur en respectant les ressources et les quotas au service d’une juste répartition, y compris pour les plus petites exploitations, et en favorisant la coopération par des opérations de labellisation,
les pouvoirs publics en ayant le courage politique d’initier des régulations au service du développement durable.
Retrouvez l'interview de Bruno Drouot
Nationalité vietnamienne
Docteure en Droit public, professeur
Vice Directrice de l’Institut de l'Etat et du Droit, Académie des Sciences Sociales du Vietnam, Hanoï. Linh Giang a pour mission de conseiller le gouvernement Vietnamien.
Sujet de recherche : Droits de l’homme et gestion participative du patrimoine culturel
Pagodes, arbres sacrés, chemins ancestraux, fêtes traditionnelles... le patrimoine culturel des communautés est protégé par l'État Vietnamien, au détriment parfois de son appropriation par les communautés concernées. Linh Giang Nguyen étudie comment s'appuyer sur le droit international et les expériences européennes pour améliorer le respect de l'implication des citoyens dans la gestion de leur propre patrimoine.
Venue spécialement du Vietnam, elle a profité de son séjour pour réaliser des études de cas sur la gestion administrative et juridique du Patrimoine en France. Elle a pu rencontrer une variété d’acteurs du Patrimoine : des services de département du Calvados, de la Région Normandie, du Sénat, des collectivités territoriales de Honfleur et de Caen, ainsi que la Fondation du Patrimoine et ICOMOS France et a pu ainsi commencer à rédiger les recommandations qu’elle soumettra au gouvernement vietnamien.
Retrouvez l'interview de Linh Giang Nguyen.